Le CAP Un passeport, une passerelle

L'année dernière, la première promotion du nouveau CAP de pâtissier (certificat d'aptitude professionnelle) est arrivée sur le marché du travail.

Grande nouveauté : la chocolaterie, la glacerie et la confiserie ne font désormais plus partie de leur bagage.

La formation s'est concentrée sur le premier savoir-faire : la pâtisserie.

Aussi, deux nouveaux CAP ont vu le jour parallèlement :

- le CAP de chocolatier-confiseur,

- le CAP de glacier fabricant.

Passeport pour l'emploi

Alors que les jeunes détenteurs du CAP sont appréciés et recherchés en entreprise, certains professionnels restent sceptiques sur la nouvelle configuration du diplôme.

Photo. L'apprentissage, une valeur sûre qui ouvre à tout.

Ces CAP plus spécialisés ne fragilisent-ils pas davantage les futurs ouvriers en leur ôtant des connaissances largement employées dans les créations pâtissières actuelles ?

Et n'envoie-t-on pas les futurs chocolatiers ou glaciers dans une voie où l'embauche semble de plus en plus restreinte ?

Jean-Michel Manaud, professeur en CAP de chocolatier-confiseur au lycée François Rabelais, à Brassac, dans le Puy-de-Dôme, pondère cette crainte.

Il estime que « la rénovation vient probablement du constat que les pâtisseries font de moins en moins de chocolat et que des chocolatiers qui s'installent, il y en a de plus en plus.

Aussi, rien n'empêche les CAP de pâtissiers de découvrir en CFA ou en entreprise le travail du chocolat appliqué à la pâtisserie.

Ils peuvent aussi acquérir cette compétence en un an avec une mention complémentaire ou un second CAP. Concernant les CAP de chocolatier, il est vrai qu'ils sont spécialisés dans leur métier, mais cela répond à une réelle demande.

De plus, beaucoup de nos jeunes enchaînent sur un CAP de pâtissier et certains peuvent aller jusqu'au brevet technique des métiers (BTM).

La filière du chocolat est loin d'être bouchée ! ».

Pour les intéressés, un BTM de chocolatier existe sur Le Mans et un BTM de glacier à Arras.

Cette nouvelle offre semble être en phase avec l'économie réelle et donc avec le marché de l'emploi.

En laboratoire, les postes de fabrication ne sont-ils pas tenus aujourd'hui par des spécialistes ?

Du côté des enseignements, ces CAP préparent aussi mieux à l'exigence de l'entreprise en matière d'organisation du travail, de gestion des stocks ou d'hygiène.

Même si on manque de recul, il semble bien que ces nouveaux diplômes très « métier » soient plus attractifs pour l'employeur.

Photo. L'offre de formation a été repensée de manière à répondre aux besoins des entreprises.  

Parcours à la carte

Avec cette nouvelle offre différenciée, les jeunes construisent leur parcours en fonction de leurs affinités et de leurs motivations pour les études.

Après deux ans d'un premier CAP, ils seront accueillis à bras ouverts en entreprise.

Ils peuvent ajouter à leur CV une autre compétence de leur choix par une année supplémentaire, via :

- un CAP connexe

- ou une mention complémentaire (CM).

Mais ils peuvent aussi aller plus haut.

« L'entrée en CAP peut constituer une voie royale pour les meilleurs dans la mesure où elle peut leur ouvrir les portes d'un diplôme comme le brevet professionnel (BP) qui donne un excellent niveau professionnel et un accès à des responsabilités en entreprise », indique Dominique Descamps, directeur de l'Ecole de boulangerie et de pâtisserie de Paris.

Le BP de boulanger et le BTM de pâtissier sont de niveau bac (niveau IV).

A l'inverse, « Le CAP en un an est ouvert également aux bacheliers de l'enseignement général qui se rendent compte que le suivi d'études en université peut conduire à des impasses. Ce CAP post-bac rencontre un grand succès ! », continue-t-il.

A noter que les jeunes qui se réorientent sur un métier « manuel » ont une maturité et une motivation à toute épreuve !

par Armand Tandeau (publié le 5 mai 2010)